Que de douceur et de poésie dans la plume de Christine Eddie! Avec un style sobre et évocateur, elle brode un premier roman dont les thèmes prennent racine dans une nature sauvage et belle. Secrète, vivante et fragile, comme les êtres. Une écriture efficace, sans artifice. Un direct au cœur.
Romain Brady étouffe dans un monde qui ne le reconnaît pas comme sien. Il le fuit pour disparaître au fond de la forêt où on l’oublie. Il vit au sein des arbres, sur des airs de Mozart. Seul.
Éléna Tavernier, après la mort de sa mère, subit sa vie auprès d’un père violent. Un soir, elle tourne brusquement dos à cette existence qui se consume alors derrière elle. Menée vers le village de Rivière-aux-oies, elle apprend la science des plantes et, un jour où elle erre dans la forêt, fait la rencontre de Mozart.
Deux êtres seuls qui se complètent en un tout. Une histoire d’amour aussi intense que brève, interrompue par la naissance d’un enfant. La vie qui sème la mort. Une petite fille dont le père n’arrive pas à surmonter le deuil. Un médecin solitaire et une maîtresse d’école rescapée de l’Holocauste, unis dans l’éducation de l’enfant. Des carnets lus avidement à l’ombre d’un mélèze…
J’ai lu d’une traite ce petit roman simple et beau. Les chapitres, très courts, donnent un rythme rapide à une histoire tout en finesse qui évoque plus qu’elle ne raconte. Même s’il s’agit d’un premier roman, Christine Eddie n’est pas une nouvelle venue dans le monde de l’écriture. La maturité et la retenue émanent de son style bref, percutant. Et le résultat est un roman qui nous habite longtemps après qu’on l’ait refermé.
Christine Eddie, Les Carnets de Douglas. Alto, 198 p.
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