Judas commence par une « Entrée en matière » et une fois arrivé à la dernière page, j’y suis revenue et j’ai réalisé que tout était dit dans cette page et demie. C’est le résumé du livre, point à la ligne. Neffeli, le personnage principal raconte la part des trois hommes dans sa vie : son père, qu’elle nomme le placier de sa vie parce qu’il l’a incité à des études prestigieuses d’architecte pour sa réputation à lui autant qu’à elle. Son fiancé de Damas qui l’aime parfaitement mais de loin, même si elle est assurément très imparfaite. Et le garçon juif pour lequel elle éprouve une obsession à l’état brut.
Comme la trame de fond est mince, il s’agit de s’intéresser à cette obsession déconcertante pour ce garçon juif dans l’espoir, qui sait, d’en comprendre la source. Celui qu’elle nommera souvent le « pieux » nous ne le connaîtrons pas vraiment autrement que sous les dehors d’un garçon juif orthodoxe qui tient à exercer sa religion même si elle le fait souffrir. Lui, est récemment divorcé, elle, vient tout juste d’avorter du bébé du fiancé et les deux se reconnaissent dans la salle d’urgence d’un hôpital. Comme le fiancé de Neffeli est retenu au chevet de son père à Damas, la route est libre pour qu’elle se laisser couler à fond par son mal de peau du garçon juif.
Les dialogues sont rares, le vive-voix parcimonieusement égaré par ci et par là, ce qui a fini par me manquer, ne serait-ce que pour me sortir de la rengaine du « je souffre de ton absence ». Évidemment, c’est cohérent, il s’agit d’une obsession et une obsession contient son lot d’incessants recommencements !
Une belle écriture qui se démarque dans l’art de la complainte amoureuse langoureuse. De belles envolées en ce sens précis laissent la place, un peu abruptement parfois, à une écriture plus quotidienne. Ces styles d’écriture se juxtaposent et sporadiquement, arrivent des lettres, jamais expédiées au destinataire que j’ai appréciées plus pour l’esthétisme pur que pour l’émotion touchante.
La trame de l’histoire est si ténue que j’ai presque fini par me dire, un beau style, oui, mais pour servir quelle intrigue ? J'aurais apprécié une histoire plus étoffée et j'ai eu de la difficulté à sentir l'incarnation des personnages, le principal y compris. Par exemple, Neffeli est une architecte et il est très difficile d’y croire. Ensuite, sa gang d’amies au début, c’est intéressant et puis ensuite, elles s’éclipsent complètement nous laissant fin seul avec un dialogue intérieur qui, tout bien tourné qu’il soit, finit par lasser à la longue.
7 commentaires:
Quelle est exactement la fonction de votre site? "Promouvoir le premier roman d'un auteur québécois". Êtes-vous des promoteurs ou des critiques littéraires? Vos critiques manquent incroyablement de consistance. Depuis quand la longueur d'une intrigue fait-elle la qualité d'un roman? L'intrigue de Judas est pour moi loin d'être ténue mais il est certes possible de la résumer. C'est là la différence entre un roman et un résumé. C'est pour cela que l'on continue à écrire et à lire, parce qu'il est impossible de résumer la vie. Je n'ai pris qu'un exemple parmi d'autres, la plupart de vos critiques sont totalement subjectives et devraient se donner comme telles. Un autre conseil... Dites-vous que l'auteur d'un livre n'a sûrement pas besoin de conseils tels que les vôtres, il n'écrirait jamais sinon.
Ce sont des opinions qui sont énoncées ici. J'imagine que c'est encore un droit, celui du lecteur.
Si vous ne partagez pas cette opinion, vous avez une tribune pour le faire savoir. Nous vous lirons et d'autres personnes vous liront, c'est le meilleur service que vous pouvez rendre à Judas, au lieu de critiquer les critiques.
Vous avez aimé Judas, ce que je comprends et respecte. Nous ne sommes pas la Vérité, nous émettons des opinions et elles sont souvent bien différentes une de l'autre (lisez celle de Jules bien différente de la mienne) puisque nous ne nous consultons pas d'aucune manière avant de mettre nos commentaires en ligne.
Vous dites qu'un auteur n'a pas besoin de conseils tels les nôtres, il n'écrirait pas sinon, laissez-moi vous répliquer qu'un lecteur n'a pas besoin du conseil de ne pas exprimer son opinion, car sinon, il ne lirait plus. Et je ne suis pas certaine que c'est ce que désire un auteur. Je suis prête à relire Trifiatis n'importe quand.
Est-ce que nous nous présentons comme des critiques? En tout cas ce n'est pas mon but. Des commentaires, certes. Un peu comme dans un club de lecture.
Moi j'ai aimé ce livre pour telle ou telle raison, ou je ne l'ai pas aimé pour telle ou telle autre, comme ça se fait déjà sur des tas d'autres sites... sauf que nous nous concentrons sur des premiers romans québécois.
Pour ce qui est de la subjectivité... Ah ben là! Bien entendu. D'abord quelles critiques ou commentaires sont objectives? Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire?
Et une fois de plus j'aimerais bien savoir où vous avez lu que nous nous présentons comme "non-subjectifs", je ne pense pas que c'est notre but.
Ce site sert à faire discuter, en ce sens je vous remercie de votre commentaire, mais j'aurais aimé que vous développiez sur ce que vous avez aimé de ce livre plutôt que sur ce que vous nous repprochez. Qui sait, vous m'auriez peut-être permis de voir quelque chose qui m'a échappée... Je ne demande pas mieux.
On appelle ça l'échange... Et ça n'a rien à voir ni avec la critique ni avec l'objectivité.
L'idée de parler conjointement, une fois par mois, d'un premier livre me semble une bonne chose. Et que ce premier livre ne fasse pas l'unanimité me semble encore une meilleure chose. C'est pourquoi je trouve le commentaire de Mat assez déplacé. Les blogueurs qui parlent de ces livres le font en toute bonne foi, j'imagine qu'ils paient leurs livres, ils sont donc libres de leurs opinions. Bien que son roman ne soit pas reçu avec grand enthousiasme, je pense que l'auteure de Judas a bien de la chance de faire parler d'elle. Parlez-en en bien ou en mal, mais parlez-en, voilà qui pour moi est vrai, car le pire pour un auteur, c'est le silence et l'indifférence. Longue vie à La recrue du mois!
Permettez-moi d'ajouter ceci : en tant qu'observateur «mystérieux», comme a dit l'adorable Jules, je trouve que La recrue du mois est une initiative de plus en plus intéressante. En tout cas, si j'étais écrivain publiant un premier livre, j'adorerais être votre recrue. J'ai hâte au 15 mars. À qui le tour ?
Et moi, je dis comme Catherine: existe-t-il des critiques objectives? Personne, même en prenant toutes les précautions possibles, n'est vraiment objectif. Surtout devant un livre qui, à plusieurs égars, se rapproche d'une "oeuvre d'art". (Y a-t-il quelque chose de moins objectif que l'Art?)
C'est vrai que certaines de nos critiques (car, ma foi, c'est bien ce que nous faisons) ne sont pas tendres. Cependant, en tant qu'auteur moi-même, c'est exactement ce que j'aurais envie de savoir, moi. Je veux dire, une fois qu'on se "tanne" de s'être fait dire que c'était "bon" alors que le manuscrit se fait refuser partout. Quand on est prêt à "entendre" la vraie critique. La dure, celle qui ne fait pas de quartiers. Qui ne fait pas de détours et qui ne cherche pas à flatter. Mais c'est ma vision, elle n'engage que moi.
J'ai été dérangé par l'aspect très didactique de vos opinions. Ceci dit, pour répondre à vos questions, j'aime tout dans Judas. Le courage et la force d'écrire sur l'indicible, sur la douleur d'une passion amoureuse.
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