vendredi 1 février 2008

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Le dimanche 16 septembre 2007
Judas : un premier roman fort intéressant

Jade Bérubé
La Presse
Collaboration spéciale

Judicieux titre que ce Judas. L'héroïne de ce premier roman de Tassia Trifiatis ne se laisse d'ailleurs voir que par à coups, entre des coulées de mots. Noyée dans un sentiment de culpabilité après un avortement irréfléchi, alors qu'elle vient à peine «d'extraire la bague de fiançailles de son ventre» sans le dire au fiancé, Neffeli rencontre Yehouda dans la salle des urgences. Se tisse alors un étrange lien affectif entre la coupable et le jeune juif hassidique audacieux et ostracisé par ses pairs. C'est que dans un trouble transfert, Neffeli s'approprie rapidement le jeune homme, l'habillant du suaire de son enfant perdu.

S'ensuit une relation où l'érotisme frôle constamment la quête, Neffeli s'obstinant à nier l'absence dans ses entrailles, ouvrant au garçon juif «le judas de sa chair». Or, Yehouda délaisse un jour la nouvelle matrice non juive pour retourner à sa communauté, laissant Neffeli gérer la double perte.

Visiblement, Tassia Trifiatis livre ici un premier roman fort intéressant, jouant si bien avec les métaphores qu'érotisme et maternité se confondent habilement. Toutefois, la poésie des premiers chapitres ne prend pas l'envol attendu par la suite et l'on se surprend à espérer un développement autre que lyrique. L'idée aura-t-elle dépassé l'auteure qui, ne sachant où la mener, n'a pu faire autrement que la laisser tourbillonner sur elle-même? Peut-être. À suivre

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