jeudi 15 mai 2008

Il faut parfois savoir s'assumer

Je l'avoue d'emblée: j'étais très réticente à lire ce titre, n'étant pas particulièrement portée sur la chick lit. Le Petit Guide de l'orgueilleuse (légèrement) repentante d'Annie L'Italien était à peine arrivé chez moi que mon adolescente avait mis la main dessus avec un plaisir gourmand : « Ça a l’air vraiment bon! Dépêche-toi de le lire que j’aie le temps, moi aussi! » Alors, un peu en grinçant des dents, j’ai ouvert cet objet rose identifié, à la typo aérée qui m’a vaguement rappelé les Aurélie Laflamme dévorés par l’ado en question, justement. Et puis, là, je l’avoue, j’ai craqué. J’ai plongé dans l’histoire (au scénario relativement convenu, admettons-le) avec un plaisir coupable. Si les longues descriptions du début (histoire de bien placer tous les « personnages » i.e. les amies d’Anne) m’ont paru un tantinet surfaites, une fois l’héroïne débarquée au paradis (pour ceux qui apprécient les Club Med), le rythme s’est accéléré de façon significative et j’ai suivi avec envie la chasse au trésor organisée par les copines (j’aimerais bien avoir de telles amies dans mon entourage…) et j’aimais bien l’idée d’être complice de cette histoire d’amour improbable (même si arrangée avec le gars des vues) entre deux écorchés.

Bon, d’accord, le style n’est pas exceptionnel et je n’ai retenu qu’un seul passage dans mon carnet de lecture. « Ça tombe plutôt bien, Philippe me donne justement envie d’écouter du jazz. Je n’ai aucune idée de ses goûts musicaux, mais c’est comme ça. Je peux difficilement l’expliquer. C’est sans doute parce que pour moi, le jazz représente le mieux l’idée que je me fais de ce qu’un couple devrait être; il crée une ambiance d’intimité, de chaleur, de sensualité, de vulnérabilité, de douleur aussi. Plus que tout autre musique, le jazz vient du cœur et s’adresse à mes triples, beaucoup plus d’ailleurs que toutes ces ballades pop quétaines et bourrées de clichés. » (p. 118) Mais, tout de même, c’était rondement mené par Anne (euh, pardon, Annie) L’Italien et purement jouissif par moments. (Les notes de bas de page sont souvent délicieuses, un ajout intéressant ici qui parfois ralentit la lecture mais souvent fait pouffer de rire.) Deux jours auparavant, Daniel Pennac expliquait à Tout le monde en parle qu’il considérait la qualité d’un livre au nombre de stations de métro ratées quand il le lisait. J’ai fait bien attention parce que, tant qu’à jouer cartes sur table (on est entre filles, là, « on jase » pour citer Guy-A Lepage…), j’ai effectivement failli rater ma station deux fois plutôt qu’une. En 24 heures à peine, j’avais terminé. Le lendemain, ma fille a fait de même (dans les mêmes temps). J’ai presque regretté de ne pas l’avoir acheté : ça aurait été un chouette livre à partager lors d’un prochain souper de filles, justement. À la place, je me suis dépêchée de le rapporter en bibliothèque pour qu’une autre ait le plaisir (coupable ou non? À vous de juger…) de le lire.

2 commentaires:

Venise a dit…

Évidemment que ce passage sur le jazz ne pouvait passer inaperçu à tes yeux : de la musique à tes oreilles !

Anonyme a dit…

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