Le dimanche 21 octobre 2007
Biblio: Les carnets de Douglas
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Jade Bérubé
La Presse
Collaboration spéciale
Parfois, les mélèzes cachent des secrets intimes. C'est d'ailleurs sous un mélèze qu'Elena est enterrée, tenant entre ses mains la clarinette de Douglas. Deux êtres croisés en exil, s'étant trouvés pour ne plus être séparés. «J'étais seul, songeait Douglas, et maintenant je suis unique. Comment un tel miracle a-t-il pu se produire?»
La nouvelliste Christine Eddie livre avec Les carnets de Douglas un premier roman empreint de tendresse et de poésie dont on a peine à s'extraire tant la richesse de cet univers sait nous habiter. Écrite avec simplicité et assise sur une suite de chapitres courts, l'histoire ne manque pourtant pas de finesse. La naïveté de Douglas, vivant volontairement en marge de la civilisation, s'effrite à la mort soudaine d'Elena, le confrontant à une réalité à laquelle il tente d'échapper. L'impossibilité d'élever seul le nourrisson le conduit à confier l'enfant au docteur du patelin, homme esseulé et racorni par ses amours déçues qui s'empresse de se faire aider par la voisine, madame Gabrielle. L'étrange famille se déploiera pendant que le béton gagnera sur la terre battue.
L'humanité qui se dégage de ce récit laisse entrevoir l'exceptionnelle capacité de l'auteure à nous toucher avec une histoire qu'elle se contente d'effleurer. Même Rose, l'enfant que l'on se partage, grandit à l'ombre du lecteur. On a alors l'impression étonnante que pour en savoir plus sur tous ces gens, il faudrait s'intéresser aux inconnus que l'on croise et dont on ne sait rien... Ou alors interroger la mémoire des arbres.
Les carnets de Douglas
Christine EddieAlto
199 p.
21,95$
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