27 au 30 septembre 2007
Centre des congrès de Jonquière
Stand 22
Vendredi 15 h 30 à 17 h et 19 h à 21 h
Samedi 10 h à 11 h 30 et 19 h à 21 h
Dimanche 11 h 30 à 12 h 30
Pour en savoir plus sur ce salon du livre: ici
27 au 30 septembre 2007
Centre des congrès de Jonquière
Stand 22
Vendredi 15 h 30 à 17 h et 19 h à 21 h
Samedi 10 h à 11 h 30 et 19 h à 21 h
Dimanche 11 h 30 à 12 h 30
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Jade Bérubé
La Presse
Collaboration spéciale
Existe-t-il une noble violence? Roman Maric, jeune Roumain avide de croisades, travaille en mercenaire de la liberté. Il compte à son actif plusieurs attentats aux Pays basque mais aussi en Irlande, au Mexique, en Inde et en Russie. Bref, il est une machine sur pilote automatique, conditionné par le souvenir des combats de son père sous le régime communiste. Pour lui, la vie appelle l'affrontement. Peu importe le nom et l'origine du joug.
Maric se retrouve alors au Québec, recruté par le MASQ (Mouvement anonyme pour la souveraineté du Québec), un mouvement extrémiste violent. Le jeune soldat se cache dans le petit village de Saint-Alexis, où la population l'accueille avec chaleur sans connaître les raisons de son arrivée. Le loup est dans la bergerie. Mais le carnage ne sera peut-être pas celui qu'on attend. L'amour simple des braves gens, le quotidien tranquille à la ferme et le charme de la belle Nadja bouleversent rapidement les idéaux du révolutionnaire.
C'est sous le signe de la fatalité que l'auteur traite ici du terrorisme. À l'image des tragédies grecques, le jeune héros ne peut dévier de son destin. Un pas de côté engendre la tempête des dieux (ici la liberté) qui réclament sacrifice. Ce choix de Dany Leclair, qui signe avec Le sang des colombes un premier roman comportant plusieurs maladresses, laisse d'ailleurs une impression de manifeste un peu dérangeante. Dans ce texte à la frontière du conte traditionnel québécois et de la tragédie, le diable, à défaut de faire voler les canots d'écorce, s'habillerait-il innocemment en missionnaire?
Croyez-vous que les écrivains ont une responsabilité sociale ?
DL : Les écrivains ont une responsabilité sociale, comme tous les autres citoyens. Sauf que la littérature peut être une arme, comme l'a jadis démontré Voltaire. Avec l'écriture, tout en divertissant, on peut informer, questionner et amener les lecteurs à réfléchir sur des sujets qui, autrement, ne les intéresseraient pas.
La solidarité entre écrivains existe-t-elle ?
DL : En ce qui me concerne, oui. Le phénomène des blogues, entre autres, m'a permis de connaître beaucoup d'auteurs, de partager avec eux mes angoisses, mes hésitations. J'ai trouvé chez eux des encouragements qui m'ont permis d'avancer, de me sentir moins seul.
Pour ma part, je ne vois pas les autres écrivains comme des compétiteurs.
Selon vous,le monde du livre se porte-t-il bien au Québec ?
DL : Il pourrait se porter mieux, avec plus de lecteurs, plus d'intérêt médiatique. Mais l'industrie du livre au Québec est encore jeune. Il y a de belles réussites ces dernières années dans le monde de l'édition qui me poussent à être optimiste.
Et tous ces jeunes qui lisent... il faut souhaiter qu'on leur donnera le goût de poursuivre. Et d'acheter des livres...
Est-ce qu'en 2007, nous pouvons dire, qu'enfin oui, nous avons une littérature québécoise ?
DL : Définitivement, oui. Depuis quelques années, je lis très majoritairement des ouvrages québécois. Et ce que je lis est souvent de très bonne qualité.
Que répondez-vous à un jeune qui vous dit qu'il aimerait bien devenir écrivain ?
DL : Prends le temps de vivre, d'avoir des amis et d'aimer. Regarde et écoute les gens autour de toi. Trouve-toi un vrai boulot que tu aimes pour subvenir à tes besoins. Si tu parviens à écrire malgré toutes ces distractions, persévère. Et n'oublie pas qu'un livre ne se fait pas tout seul. Pour écrire, il faut s'asseoir, réfléchir et travailler.
Vous écrivez au stylo, au crayon ou à l'ordinateur ?
DL : Toujours à l'ordinateur. Pour bricoler des textes, le copier-coller est une invention fanastique. Par contre, je corrige au stylo.
Internet a-t-il changé votre façon de travailler et de correspondre?
DL : Plus souvent qu'autrement, Internet nuit à mon travail, c'est une distraction supplémentaire. Mais sans Internet, je me serais senti plus seul dans mon écriture. C'est plutôt l'ordinateur qui a changé la façon d'écrire. Les échanges de courriels ne sont pas, pour moi, comme une correspondance. J'utilise les courriels de façon utilitaire, j'élabore rarement.
Internet est-il une menace ou un nouveau média de promotion pour les écrivains ?
DL : Je me bats depuis des années contre ceux qui prétendent que l'internet va tuer la littérature. Au contraire, l'internet c'est la littérature ! Pour la promotion, pour la diffusion, pour les contacts, c'est un tremplin exceptionnel ! En plus de toutes les possibilités que nous n'avons pas encore explorées...
Avez-vous un site Web ?
DL : Oui J'alimente un blogue depuis plus de deux ans maintenant. Je viens tout juste de créer mon site web officiel. Pour moi, c'est un outil de promotion devenu incontournable.
Vos sites Web préférés sont ?
DL : Tous les blogues de jeunes auteurs québécois. Sinon, je consulte surtout des sites littéraires (lelibraire.org, la bibliothèque nationale) ou des sites pratiques (cuisines, finances, nouvelles).
Quel est votre leitmotiv ?
DL : Si tu n'as rien à dire, ne dis rien. Si tu dois parler, fais-le simplement et honnêtement.
Y a t-il une cause qui vous tient particulièrement à coeur ?
DL : Tout ce qui est relié à l'injustice, mais surtout les atrocités de la guerre.
Pour quel écrivain avez-vous de l'admiration ?
DL : Pour les grands classiques, Voltaire et Racine. Sinon Malraux et Camus. Au Québec, un seul nom suffit, Christian Mistral.
Pour terminer avez-vous une lecture à nous suggérer ?
DL : Une auteure que j'ai découverte avec le prix littéraire des collégiens, Andrée A. Michaud. Le ravissement ou Le pendu de Trempes sont des livres difficiles, mais terriblement bien écrits. Autrement, les auteurs mentionnés précédemment... et tous les auteurs québécois qu'il faudrait encourager davantage.
Merci !