Nous aurions aimé rencontrer Annie L’Italien lors du Salon international du Livre de Québec, mais l’auteur n’y participait pas. Elle a cependant accepté de répondre aux questions de La Recrue du mois par écrit. Voici notre « entretien ».
La Recrue : Comment vous êtes-vous mise à l’écriture?
Annie L’Italien : Je suis un peu tombée dedans quand j’étais petite. Ça a toujours été un plaisir d’écrire, ce n’est pas pour rien que je me suis dirigée vers les communications. Mais l’écriture dans-le-but-d’en-faire-un-roman, c’est relativement récent. Quelques unes de mes copines qui aimaient lire mes courriels me répétaient que je devrais écrire un roman, alors je leur en ai écrit un! Les amies d’Anne, le personnage principal de mon roman, sont justement basées sur ces copines parce que j’avais envie qu’elles se reconnaissent là-dedans. Entre un manuscrit envoyé aux amies et un manuscrit envoyé à des éditeurs, il n’y avait qu’un petit (hum) pas à franchir.
L. R. : Avez-vous rencontré des difficultés dans votre démarche d’édition?
A. L’I. : Je pense que j’ai été chanceuse, ça a été relativement simple. J’ai envoyé mon manuscrit à 3 maisons d’édition, et Québec Amérique a dit oui ! J’étais assez hystérique merci. Le processus de publication n’a pas été trop douloureux non plus, j’ai travaillé avec mon éditrice pour peaufiner le texte, entre autres pour s’assurer qu’il ne restait plus d’inside jokes écrites pour les copines et que le lecteur moyen ne pourrait sans doute pas saisir. J’avoue que j’étais assez étonnée que ce ne soit pas plus compliqué que ça, et surtout étonnée que mon bouquin soit effectivement publié. J’avais comme une peur latente de recevoir un coup de fil du genre « finalement, on a changé d’avis, on ne publiera pas votre roman, meilleure chance la prochaine fois ». Mais ça n’est pas arrivé, ouf.
L. R. : Que pensez-vous de l’affirmation qui veut que l’écriture, ce soit 10% de talent et 90% de transpiration?
A. L’I. : Hum… pas tout à fait d’accord. Je dirais 25% de talent, 25% d’inspiration, et 50% de transpiration.
L. R. : On parle de plus en plus de « chik litt », cette littérature écrite par des jeunes femmes trentenaires qui écrivent pour les jeunes femmes. Vous associez-vous à cette littérature?
A. L’I . : Absolument ! Quand j’ai commencé à écrire mon roman, il n’y en avait que très peu sur le marché, et la plupart venaient d’Angleterre. Quelques années plus tard, c’était la folie ! J’ai failli laisser tomber, je n’étais pas certaine de vouloir suivre la vague et exploiter un filon déjà très couru. Mais en même temps, c’était vraiment ce type d’histoire que j’avais envie d’écrire et qui correspondait le mieux à mon style d’écriture. Je me suis aussi raisonnée en me disant que la chik litt était en voie de devenir un genre en soi, au même titre que le roman policier, et qu’on n’a jamais trop de romans policiers sur le marché ☺.
L. R. : Que pensez-vous de la littérature québécoise? Pensez-vous qu’elle a le rayonnement qu’elle mérite?
A. L’I. : Sans doute pas. Je ne connais pas suffisamment l’industrie pour me permettre de commenter, mais j’entends souvent parler de la « localité » de nos œuvres, et je n’y crois pas. Oui il y a des références culturelles particulières qui risquent de ne pas être saisies par tous les lecteurs, mais c’est comme ça qu’on apprend à découvrir le monde ! Ce n’est pas parce que je n’habite pas à Paris que je ne peux pas apprécier Daniel Pennac.
L. R. : Avez-vous d’autres projets d’écriture actuellement? Si oui, sont-ils dans la même lignée que votre « Petit guide »?
A. L’I. : Oui, non, peut-être… Je suis en grande réflexion sur le sujet ! On me demande beaucoup s’il y aura une suite au Petit guide, et c’est une possibilité. Mais j’ai quelques autres idées en tête aussi. Il faut juste que je trouve le temps !
L. R. : Auriez-vous un conseil pour un jeune auteur qui travaille à faire publier un roman?
A. L’I. : Avant tout suivre son instinct, ne pas écouter ses doutes et croire que ça peut arriver. Je sais, ça fait wouwou comme réponse, mais je le crois vraiment ! Si je m’étais arrêtée pour réfléchir au moment d’envoyer mon manuscrit, je serais peut-être encore en train de me demander si je devrais le faire ou non. À un moment il faut juste lâcher prise et faire le saut. Et ensuite croiser les doigts très fort ☺.
L. R. : Merci du temps que vous nous avez accordé et bonne chance dans la poursuite de vos projets!
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
4 commentaires:
J'apprécie beaucoup cette entrevue, d'autant plus que je suis en pleine lecture. Je me disais ; est-ce de la littérature chik litt ? J'ai ma réponse de la bouche même de l'auteure !
C'est très encourageant de voir comment il faut mener son projet jusqu'au bout, et oser proposer à des éditeurs, c'est ainsi qu'on peut avoir d'agréables surprises. Merci encore pour l'initiative de cette entrevue et à Annie L'Italien d'avoir accepté de répondre.
Petit fait cocasse, je lisais les questions et réponses de L.R. et A.L'I., je me suis tout à coup demandé qui est donc L.R. ? Que suis-je bête, c'est Lucie Renaud voyons (Clavier bien tempéré) ! J'ai finalement réalisé que c'est Danaée qui a mené l'entrevue.
"Si je m’étais arrêtée pour réfléchir au moment d’envoyer mon manuscrit, je serais peut-être encore en train de me demander si je devrais le faire ou non. À un moment il faut juste lâcher prise et faire le saut."
Un bon conseil qui s'applique à tout dans la vie, pas seulement à l'écriture!
Venise: moi aussi j'ai mis un certain temps avant de faire le lien entre La recrue et L.R.!! :)
Ah oui, j'ai affronté la technique et j'ai installé un lien dans mon blogue (sous le livre) pour diriger le plus de gens possible vers cette intéressante entrevue !
Finalement, Danaée, je me suis décidée à lire cette entrevue, bien que je n'ai pas encore lu le livre d'Annie.
C'est très sympa en tout cas !
Et bientôt, vous aurez ses réponses à mes questions sur ses lectures. :-)
Et j'ai hâte de commencer ce roman de chick-lit québécoise ! Ca va me changer des autres romans aux sujets plus graves.
Enregistrer un commentaire