lundi 17 septembre 2007

Dans La Presse, dimanche 16 septembre 2007.

Jade Bérubé
La Presse
Collaboration spéciale

Existe-t-il une noble violence? Roman Maric, jeune Roumain avide de croisades, travaille en mercenaire de la liberté. Il compte à son actif plusieurs attentats aux Pays basque mais aussi en Irlande, au Mexique, en Inde et en Russie. Bref, il est une machine sur pilote automatique, conditionné par le souvenir des combats de son père sous le régime communiste. Pour lui, la vie appelle l'affrontement. Peu importe le nom et l'origine du joug.

Maric se retrouve alors au Québec, recruté par le MASQ (Mouvement anonyme pour la souveraineté du Québec), un mouvement extrémiste violent. Le jeune soldat se cache dans le petit village de Saint-Alexis, où la population l'accueille avec chaleur sans connaître les raisons de son arrivée. Le loup est dans la bergerie. Mais le carnage ne sera peut-être pas celui qu'on attend. L'amour simple des braves gens, le quotidien tranquille à la ferme et le charme de la belle Nadja bouleversent rapidement les idéaux du révolutionnaire.

C'est sous le signe de la fatalité que l'auteur traite ici du terrorisme. À l'image des tragédies grecques, le jeune héros ne peut dévier de son destin. Un pas de côté engendre la tempête des dieux (ici la liberté) qui réclament sacrifice. Ce choix de Dany Leclair, qui signe avec Le sang des colombes un premier roman comportant plusieurs maladresses, laisse d'ailleurs une impression de manifeste un peu dérangeante. Dans ce texte à la frontière du conte traditionnel québécois et de la tragédie, le diable, à défaut de faire voler les canots d'écorce, s'habillerait-il innocemment en missionnaire?

De Dany leclair
Chez vlb éditeur

Aucun commentaire: