Je vous le dis d'emblée, Dawson kid est un roman rude... brutal. Rose Bourassa a le coeur froid et n'a pas froid aux yeux. Qu'on se le dise : elle frappe, frappe sur son mal de vivre, sa rancoeur vis-à-vis sa famille, ses frères, son père et la société. Elle s'offre la jouissance d'un déluge de coups qu'elle n'essaie même pas de mesurer. Elle cogne fort et après seulement, elle réfléchit. Pour Rose, les coups sont une thérapie personnelle, comme on dit ici : elle fait sortir le méchant; et dans son cas, c'est une question de survie.
Extrait :Si j'ai voulu me tuer si souvent ces dernières années, c'est pour la raison de celle qui m'y poussait avant : je ne sens plus rien, donc je n'ai plus mal. Donc rien ne me dit que je suis vraiment en vie, encore. La tête a de la difficulté à y croire. En rêve on se pince, alors que dans la vie on se casse, on essaie en tout cas, on y pense, pour le moins. Si je n'ai jamais eu qu'un seul espoir, c'est de voir le jour où renaîtra la petite princesse rebelle, celle qui n'avait pas peur des coups, qui pouvait tout prendre, qui était née pour faire la guerre, à tout, qui allait tout défoncer. Je ne veux pas, plus jamais pleurer, je suis convaincue qu'il y a des façons plus constructives de sortir le méchant ; je l'ai fait avec tous ces livres que je tenais dans mes jeunes mains. (p. 30)
Simon Girard nous offre un roman extrême rempli de sueurs et de révolte. Une écriture « punchée » sans moyen d'esquiver les émotions pêle-mêle qui surgissent au travers des lignes denses sans répit. Après cette lecture, on se dit : ouf ! J'en suis sortie sans trop de bleus. Lecture très intense.Réf. : Dawson Kid, Simon Girard, Boréal, 2007, 192 pages, ISBN : 13 978-2-7646-0556-1
1 commentaire:
Je suis contente, jusqu'à date, c'est le roman qui suscite le plus de réactions différentes de notre part. C'est intéressant.
Enregistrer un commentaire