Rose Bourassa ne l’a pas eu facile. Elle a 20 ans à l’automne 2005 quand elle décide de quitter le bar de danseuses où elle travaille, le même automne où un tueur débarque au Collège Dawson lourdement armé emportant sa propre vie et celle d’une jeune étudiante. Rose Bourassa change de vie cet automne-là.
Ce roman porte sur la violence. Celle de nos sociétés, celle des familles, mais aussi sur la violence intime, celle qui rampe au fond de nous. Un Xième roman sur la violence et sur la résilience ? Comme j'en suis sortie bouleversée, il faut croire que le sujet n’est pas encore épuisé. Le coup de force de Simon Girard c’est d’arriver à évoquer les zones floues de la violence entre les rôles de bourreau et de victime. Nous rappelant que le bourreau d’aujourd’hui est souvent la victime d’hier, quand il n’est pas le héros de demain. Le titre même du livre évoque cette ambivalence : «Dawson kid» est-ce le jeune homme meurtrier ou la jeune fille morte de sa folie ? À qui Rose ressemble-t-elle le plus ? Justification de la violence ? Ce n’est pas ce que j’en ai retenu, mais une danse très habile sur un fil très mince avec un personnage principal souvent détestable auquel j’ai pourtant complètement adhéré.
La grande force de l’ouvrage : une narration soutenue, étourdissante, comme sur un ring de boxe. Avec des uppercuts littéraires et des mises au tapis. Par moment, il m’a semblé que c’était un peu trop. J’en arrêtais de lire attentivement à force d’être portée par des réflexions circulaires et décousues. Mais c’est mineur en comparaison au plaisir (est-ce du plaisir vraiment ?), disons plutôt à l’engagement que ce roman a fait naître en moi. Maintenant j’ai envie de faire de la boxe.
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1 commentaire:
Je trouve très intéressant l'angle "réflexion sur la violence" par lequel tu as abordé cette histoire. C'est vrai ce que tu dis et en plus c'est bougrement bien dit !
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