À part son rythme rapide, nerveux et efficace, j’ai du mal à trouver d’autres aspects positifs à ce roman inachevé. Dawson kid est, tout au plus, un bon manuscrit qui aurait mérité plusieurs retouches avant d’être publié. L’action n’évolue pratiquement pas d’un couvert à l’autre. On nous sert la même sauce à répétition. Le style, loin d’être maîtrisé, est parfois confus. C’est comme si on lisait un tas de mots mal définis qui ne vont pas toujours ensemble.
Le sujet n’est pas mieux. L’histoire de cette jeune fille pleine d’une violence incommensurable qui tente de la faire sortir par le biais de la boxe ou en cognant sur tout ce qui l’entoure manque cruellement d’originalité. Évidemment, sa révolte la pousse à devenir danseuse nue question de se venger sur les hommes et elle se réfugie dans une sexualité brute pour les mêmes raisons. À part quelques retours sur le passé de Rose, l’auteur ne va jamais dans la profondeur des enjeux préférant rester à la surface d’un comportement violent. Les réelles intentions du personnage nous échappent complètement et ça devient vite lassant pour le lecteur.
Je n’ai pas toujours cru au fait qu’il se soit mis dans la peau d’une fille. Dans la plupart des situations, c’est un gars que j’imaginais à la place de Rose. Son obsession pour la masturbation (ça revient constamment tout au long du roman) m’apparaissait comme étant celle d’un gars. Pareil pour l’envie de cogner sur tout ce qui bouge. Je me trompe peut-être, mais c’est comme ça que je l’ai ressenti.
Le lien avec la tuerie de Dawson n’est pas vraiment exploité et m’a semblé un peu facile surtout lorsqu’on a lu le magistral Il faut qu’on parle de Kevin de Lionel Shriver. Simon Girard a voulu en mettre plein la vue en exploitant le thème de la violence, mais à trop vouloir la décrire il a fini par rater sa cible.
samedi 15 décembre 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
5 commentaires:
À la lumière des commentaires, je ne lirai pas ce roman. C'est un livre qui sent l'opportunisme de la part des éditeurs de Boréal : le seul mot Dawson dans le titre a dû les convaincre, même si l'écriture, elle, ne semble pas être à la hauteur. Pourtant Danielle Laurin, qui s'était empressée de le commenter dans Le Devoir, porte-parole privilégié de Boréal, l'avait aimé, non ? Ah, chère Danielle... Merci à tous pour vos commentaires francs et directs... comme un coup de poing. Quelle est la prochaine recrue?
Éric, hier quand j'ai écris mon commentaire, j'éprouvais un relent de doute sur mon affirmation que l'écriture semblait bâclée (premier jet pas suffisamment travaillé). Je me demandais si je ne me laissais pas influencer par le fait que Simon Girard avouait l'avoir écrit en 6 mois. Que tu notes cet aspect m'encourage à me fier à mes perceptions.
On peut écrire un roman en 6 mois sans que l'écriture ait l'air bâclée. Le problème sans doute ici, c'est que l'éditeur n'a pas fait sa job. K.O. Boréal !
Réjean, pourquoi ne pas te joindre à nous pour la prochaine recrue ?
Merci, Carole, de l'invitation. C'est très gentil de votre part. Mais je préfère encore commenter à partir de vos commentaires, d'autant plus que je n'ai pas de blogue personnel. Je vous suis assidûment et ça me plaît bien.
Enregistrer un commentaire